Quand l'école prône l'ultra-libéralisme
Mon compagnon a trouvé du travail. Un remplacement de quelques semaines en tant que prof.
Ce n'est pas du tout son métier à la base mais, titulaire d'un DESS en gestion, le directeur de l'établissement privé qui l'a embauché à jugé ses diplômes suffisants pour enseigner la matière Economie.
Pour situer, il enseigne à des élèves de classe Bac pro et 1ère pro.
En quelques semaines, il ne va pas révolutionner le programme. Il se contente donc du programme déjà préparé par la prof qu'il remplace (et qui est en poste depuis pas mal de temps).
Avant-hier, il ramène à la maison, outré, un des cours préparé donc par la prof qu'il remplace.
Qui porte sur le chômage et les raisons qui pourrait expliquer celui-ci.
Je vous livre, mot pour mot, le texte préparé par la prof qu'il remplace.
Je replace dans le contexte : ce cours n'a pas de "pendant" marxiste ou social, ni rien ni merde. C'est LE cours qui explique les raisons du chômage. Le seul.
Alors voilà, je vous laisse juger :
"Si le chômage perdure, c'est que l'adaptation de l'offre et de la demande n'a pas fonctionné. Des rigidités bloquent l'ajustement spontané du marché.
Quelques
exemples de rigidités.
Salaire minimum interprofessionnel de croissance qui augmente régulièrement : dès que l'indice des prix augmente de plus de 2 %, le montant du SMIC est relevé et chaque année en juillet le SMIC est révisé pour tenir compte de l'augmentation du pouvoir d'achat des autres salariés ouvriers.
La régulation du marché n'existe que si il y a une parfaite liberté des prix, or du fait de l'existence du SMIC, les salaires sont rigides à la baisse. Il empêche l'embauche des travailleurs peu qualifiés dans la mesure ou son niveau serait inférieur à la productivité de ces travailleurs (on n'emploie pas des gens dont la productivité est inférieure au coût de leur travail).
Ils se comportent en monopoleurs défendant les intérêts des travailleurs en activité. Ils cherchent à obtenir les salaires les plus élevés et imposent aux entreprises un niveau de salaire qui ne descend plus. Cela se traduit par une diminution de la demande, c'est à dire une réduction des emplois offerts par les entreprises tandis que les hauts niveaux de salaire attirent un plus grand nombre d'individus sur le marché du travail.
Elles sont souvent désignées comme l'une des principale raisons du chômage. Assurant à tout individu perdant son emploi une rémunération, elles l'incitent à ne considérer que les emplois offrant un salaire au moins supérieur à leur montant. De plus, les bénéficiaires de ces allocations sont tentés de prolonger leur temps de recherche d'emploi, dans l'espoir de trouver un emploi plus rémunérateur (job search ou chômage volontaire).
Voir chapitre correspondant."
Je trouve ça proprement scandaleux...